Marcel Amable Capy (1865 - 1941)
Sélection de dessins pour le magazine Le Rire, pour les années 1910, 1911 et 1913.
Il fait partie de ces dessinateurs qui privilégièrent la vaste vue d'ensemble, la scène de foule plutôt que le face à face de personnages, comme c'était si courant.
D'autres dessinateurs travaillèrent dans le même esprit, comme Pierlis ou Devambez.
Ces dessins sont agréables à observer de près. Capy travaille l'attitude de chaque personnage, les détails. Il y a souvent quelques chiens dans un coin de l'image pour amener un peu de vie. J'ai ajouté à la fin quelques agrandissements d'images.
Il alterne ces grandes illustrations avec quelques récits, souvent incroyablement durs. Comme celui sur la justice, où les coups de maillet portés sur la tête de l'accusé détermine sa peine.
Ou celui sur ce match de boxe qui tourne à l'étripage sanglant, accompagné d'un commentaire proche du rapport d'autopsie.
(Will Elder et Harvey Kurtzman feront bien plus tard une histoire exactement sur le même principe)
Comme nombre de ses confrères, Marcel Capy a travaillé pour tout un tas des journaux de son époque (Le Rire, Le Sourire, La Baïonnette, Fantasio), a pratiqué la peinture et l'illustration de roman (Alphonse Daudet, Alphonse Allais, Courteline).
Terminons par ce portrait, écrit par Francis Carco:
"Marcel Capy est le prince de l'attroupement et déroule à ses pieds la scène classique du scandale au café, de l'événement au bord du fleuve, l'incident de la queue devant le guichet de la gare, à l'arrêt de l'autobus ou aux portes du théâtre. Ses personnages à mentons énormes expriment l'âme bourgeoise et populaire, la manie sentencieuse et le mépris facile."
